-
Date de début 01 septembre 2020
-
Durée du programme 4 ans
-
Budget proposé 470 123,80 €
-
Aides FSOV 294 581,88 € (63 %)
Résumé du programme
La maladie des pieds chétifs du blé, causée par différentes souches
du Wheat dwarf virus et transmise par la cicadelle Psammotettix
alienus, a été décrite pour la première fois en France en 1995. Les
pertes de rendement associées au WDV ont été estimées à 30%
en moyenne et peuvent atteindre 90% en cas de forte prévalence
locale. L’incidence de cette maladie virale sur les parcelles de céréales
dépend fortement de l’année et du site considérés sans pouvoir
préciser les facteurs biotiques et abiotiques associés. Au cours des
deux dernières décennies, il a été mis en évidence la rareté des
sources de résistance et de tolérance au WDV chez l’orge et le blé
(à ce jour seuls 4 génotypes de blé et 1 génotype d’orge ont été
décrits dans la littérature scientifique pour leur capacité à limiter les
symptômes de l’infection virale et/ou l’accumulation de virus). Aussi,
en l’absence de solutions génétiques disponibles pour les agriculteurs
français, seules des pratiques culturales (e.g. semis tardifs et gestion
des repousses) et l’application d’insecticides (principalement à base
de néonicotinoïdes (NNI)) permettent de lutter contre le WDV sur
céréales à pailles. Le retrait récent des NNI conduit à augmenter
l’exposition des cultures au risque « pieds chétifs » et relance
l’importance d’allouer des ressources scientifiques et techniques à la
fois pour la recherche de solutions génétiques contre le WDV et/ou sa
cicadelle vectrice, et pour l’étude de l’impact de ces ressources sur les
processus épidémiologiques sur lesquels repose cette maladie virale.
L’enjeu prioritaire de ces travaux est d’enrichir la gamme de solutions
permettant de limiter, voire d’abolir, l’incidence de cette maladie dans
une agriculture qui se retrouve progressivement libérée de l’utilisation
d’insecticides.
Dans le cadre de ce projet, les sélectionneurs membres du CETAC,
ARVALIS – Institut du végétal, le GEVES et l’INRAE mutualisent
leurs infrastructures (sites d’expérimentations et laboratoires),
leurs matériels (ressources génétiques (blé et orge), élevages de
cicadelles P. alienus (virulifères et saines), et collection d’isolats de
WDV (souche blé et souche orge)) et leurs expertises pour mettre
en place i) des dispositifs expérimentaux implantés dans plusieurs
régions à risque élevé de « pieds chétifs » pour évaluer en plein
champ le comportement de matériels génétiques d’intérêt (niveau
de sensibilité, de tolérance, de résistance), ii) à assurer le succès de
l’approche « terrain » en apportant un inoculum calibré (P. alienus
virulifères) sur un/plusieurs sites d’essai à un/plusieurs stades de la
culture et iii) à caractériser finement plusieurs accessions décrites
pour leur phénotype « résistant » ou « tolérant » en évaluant, entre
autre leur qualité hôte pour le maintien des populations de vecteurs
et de virus.
Le projet de recherche proposé a pour ambition de caractériser, par
différentes approches complémentaires de terrain et de laboratoire,
du matériel en possession de plusieurs des principaux obtenteurs
français de blé et d’orge de manière à identifier les ressources à
privilégier dans les programmes de création variétale centrés sur la
lutte contre le virus des pieds chétifs.
Perspectives de résultats ou de valorisation
Pour les aspects cognitifs, les résultats produits dans le cadre de ce
projet ont vocation à être communiqués à travers des présentations
lors de congrès ou symposium. Ainsi, compte tenu de la thématique et
des objectifs du présent projet, les résultats obtenus seront présentés
i) aux Rencontres de Virologie Végétale (Aussois, France, Janvier
2023), congrès international regroupant 150 scientifiques étudiant les
interactions virus-plantes-vecteurs, et ii) à un congrès international
en phytopathologie (choisi en fonction de l’avancée des travaux et de
l’agenda des manifestations scientifiques prévues au cours des années
2 et 3 du projet).
Le projet produira des données pouvant être valorisées à travers au moins
une publication scientifique dans un journal international de rang A. Ainsi,
il est possible d’envisager sur la base des objectifs du projet de présentés
les résultats produits dans un article « Characterization of resistance/
tolerance patterns against WDV in wheat and barley ». Enfin, l’ensemble
des données seront synthétisées sous forme d’une communication
présentée dans le cadre d’une journée scientifique organisée par le FSOV
pour optimiser la diffusion des avancées scientifiques acquises au cours
du projet sur cette thématique de recherche.
Pour les aspects appliqués, la synthèse des données produites nous
permettra de statuer sur l’intérêt d’utiliser les différentes accessions
testées dans les étapes de création variétale chez l’orge et le blé. Ainsi,
des recommandations, basées sur le comportement, au laboratoire et
au champ, des génotypes introduits dans ce programme d’étude seront
formulés auprès des sélectionneurs et des agriculteurs de manière
à expliciter les différences d’efficacité du matériel testé pour lutter
contre le WDV. Ce projet pourrait générer des informations utiles pour
faire évoluer les protocoles techniques du CTPS des expérimentations
spéciales dans le cadre de l’évaluation de la résistance variétale WDV
du blé et de l’orge. Enfin, ARVALIS – Institut du végétal – Institut du
végétal dans sa mission au service diffusera par différents moyens
(presse, internet, messagerie, réunions techniciens et agriculteurs…)
les informations relatives au comportement des génotypes testés et
à leur potentiel dans la lutte contre la maladie des pieds chétifs du blé.